06 mars 2008

Pourquoi blogger ?


Pour aucune de ces raisons bien sûr (d'ailleurs si on lit bien il n'y en a que 2 dans la liste, le reste est du blabla). Heureusement il y a bien d'autre couleurs dans le monde visible, sur la partie de droite par exemple. Mais sans doute que tout ce qui est du domaine de la recherche, de l'inspiration, de la création ou de la décision, de l'action, de l'éthique ou autre est forcément subversif, suspect au minimum.

Alors ça me fait penser à la tristement fameuse pyramide des besoins, assaisonnée à toutes les sauces.
Lacan, que je n'apprécie pourtant pas à sa juste valeur, a même été jusqu'à décrire des objets aussi complexes que des noeuds borroméens. Là on en est loin et on voit assez vite l'utilitarisme qui sous-tend ce genre de modélisation.

Déjà nous existons parce que les autres nous font exister, ça ne veut pas dire que nous ne pouvons vivre sans les autres (on peut étudier les enfants sauvages), simplement que le mot "besoin" ne suffit pas pour être un sujet d'étude. Il y a bien plus de d'articulations que tout ça (allez, s'ils en avaient mis au moins une ça aurait été pas mal, là il n'y a qu'une direction, c'est moche). D'autre part la réflexivité de la conscience (conscient ou inconscient, avec majuscule ou sans, peu importe) n'est représentée que par une forme culpabilisante de l'introspection et il n'y a aucun processus actif à l'oeuvre.
Si demain nous arrivons à faire accepter que la conscience ne représente pas un gap qualitatif mais peut être mesurée quantitativement on s'apercevra que la poubelle est déjà ouverte pour accueillir ces représentations (unidimensionnelles, on pourrait déjà se douter qu'il y a une arnaque quelque part).

C'est la fin de l'Histoire, l'occasion d'éradiquer la culture d'ailleurs, d'où qu'elle soit, quand l'Homme est statique, le blogger plus que les autres encore s'il est anonyme.
Cette fascination pour le nom me semble étrange. La notion se trouve à tous les niveaux de ces représentations et pourtant n'est qu'une dimension sur 7 de l'architecture de l'individu pour les égyptiens par exemple (le corps, le nom, l’ombre, le cœur, l’akh, le ba et le ka). Quelque part la réputation de ce genre de modèles n'est pas illogique si nous sommes dans la société du spectacle puisqu'il faut pouvoir apercevoir les persona. Mais enfin il est clair qu'il n'y aura pas qu'une seule scène tout simplement parce qu'il n'y a aucune raison à ça et les intrications sont même possibles (donc obligées).

Derrière tout ça il y a une question: l'individu est-il un objet ?
Toutes les réponses, y compris le "non" direct, aboutissent à un "oui". Et il n'existe qu'une seule raison au fait que selon tous les points de vue une question ait la même réponse. En fait l'individu n'est pas un sujet pertinent, et aucune de ses productions, y compris la société, avec lui.

...

Je suis fou et je me laisse piéger moi-même par l'exercice en tentant de reconnaître à plat certains des problèmes de l'humanité, historiques (c'est un minimum):
  • l'obligation de génération
  • la création de l'intimité
  • le rapport à l'hygiène
  • la gestion du temps
  • l'articulation du langage
  • l'accumulation de capital
  • la licence de sérendipité
Ca ressemble à des choses évoluées mais sont pourtant plus fondamentales que le corps lui-même.
Je m'arrête là, non pas parce que je suis exhaustif mais parce que je pense que l'orientation est suffisamment présente.

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