18 octobre 2006

Music makes

Hier matin je me retrouvais comme tous les jours dans les couloirs d'une correspondance de métro. Cette correspondance est sympathique car il y a souvent des musiciens qui font de la musique pas trop mauvaise: un violoniste et sa femme qui tourne les pages de sa partition, un accordéoniste proposant les morceaux habituels mais un peu interprétés (s'énervant parfois un peu par ennui et lançant des petits accords originaux, des musiques "d'humeur") et d'autres.
Hier donc il y avait un accordéoniste, mais un nouveau. Quel étonnement d'entendre des notes claires, un rythme mathématique et non basé sur la technique de l'instrument, une recherche d'armoniques: c'était l'ave Maria. Ce n'est pas vraiment mon morceau préféré mais là de longs frissons me parcourèrent le corps.

Je réfléchissais dernièrement avec un ami sur la pertinence d'un changement de notation et si finalement la modélisation mathématique n'était pas plus adaptée pour la communication scripturale de la musique que des symboles décorellés de leurs noms eux-mêmes décorellés de ce qu'est la musique. En fait la symbolisation de la musique utilisée a-t-elle (encore ?) une raison d'être ?

Si une modélisation de la vie peut être architecturale, en ce qui me concerne il s'agirait d'une tour, peut-être pour sa dimension métaphysique, la musique est une autre qui me convient bien (de la nécessité non technique de la multiplicité des modélisations). La musique comme une pulsation continue, presque monotone, et qui se réarange en nous au gré de nos humeurs, cette musique qui nous fait prendre conscience que le temps aussi est peut-être continu.
Si la vision est superposée, nécessitant une reconnaissance symbolique (contours, couleurs, profondeur), l'ouïe mélange les fréquences et les symboles sont temporels.
Ce que j'aime c'est lorsque nous avons le temps, l'occasion, de créer notre propre musique mentale à l'écoute d'un morceau. Peut-être que je n'aime pas trop les musiques chantées lorsqu'intervient le langage pour son articulation nécessaire avec autrui et la recherche de consensus. Car lorsque le message est neutre, riche et étiré, lorsque "l'observateur" se retrouve alors à succéder les "points de vue". Il se crée alors un paysage alternatif sur le chemin de la vie que nous empruntons.
Peut-être que la réalité fait partie de ce paysage.

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