13 avril 2007

Consubstantiel, ad-hoc, complet et vain (2 - champ 47)

Putain j'en reviens pas de cette salope!
J'avais une vie bien tranquille, je voyageais partout, je faisais les quatre cents coups tout en me faisant du fric et je me tapais toutes les nanas qui passaient. C'est l'effet de l'uniforme comme on dit dans la profession. Fallait que je me retrouve embarqué dans cette histoire de princesse et de Révolution.
Je me suis fait posséder jusqu'au bout: j'y ai cru à ses bobards de merde pseudo humanistes.

Ouais je suis une petite frappe, un petit gars du peuple et fier de l'être. Je l'ai faite sa petite révolution bourgeoise, qu'est-ce qu'elle veut de plus ? Je m'en souviendrai de ces réunions politiques pendant que je gardais les mioches. C'est vrai que je suis pas à ma place dans les dîners mondains, les conversations de tafioles qui se masturbent le ciboulot c'est pas mon truc. Je peux pas dire que ce soit pas intéressant mais je me faisais chier comme un rat mort: autant jouer avec les petits. On pouvait jouer à la guerre intersidérale, je racontais des histoires héroïques.

Je m'en foue maintenant. Mais ça m'énerve, je ne reconnais plus mon monde. J'aimais bien ce temps où il fallait se cacher et se battre pour des clopinettes. Maintenant ce n'est plus de l'aventure mais de la paperasserie. Tu peux tout faire à condition d'avoir un dossier en trois exemplaires ou une autorisation de la banque. Moi j'aimais bien les négociations musclées au pistolet et les accords en se serrant la main au coin d'une bière. On discutait 2 minutes et on était en affaire pour 10 ans ou 10 minutes, selon.

Je veux de l'action, je veux me sentir vivant nom de dieu. Je veux retrouver de vrais potes, des mecs sur lesquels tu puisses compter, qui te protègent les fesses quand tu pars en mission commando. Et puis j'en ai marre de ce monde de merde ou y en a que pour l'argent et où il faut en avoir pour en gagner. Y a toujours des mecs qui meurent de faim dehors et on s'en tape pas mal. Bon on les tape moins mais enfin des fois un peu pour le principe en prétextant qu'ils coûtent trop cher. De toutes façons on retrouve les mêmes salopards au pouvoir que pendant la dictature. Et puis une liberté dirigée par des comtes et des princesses... franchement j'ai des doutes.

Elle mériterait une bonne raclée, que je la ramène à la maison par les cheveux.
Qu'est-ce que je raconte ?
Et les gosses ? Comment vont-ils ?
Je suis sûr que c'est la boniche qui s'en occupe, notre seigneurie doit avoir trop de boulot.
Et je serais un vaurien moi ? C'est pas moi qui lui ai sauvé les miches ? C'est pas moi le révolutionnaire ? La figure populaire qu'elle a utilisée pour revenir au pouvoir ? Maintenant que le monde est sauvé il faudrait oublier les soldats et les héros, bien au chaud ils n'ont plus peur de nous accuser de semer le désordre. Je vais revenir et leur botter le derrière à tous ces gratte-papiers, on va voir si je suis un minable, on va voir si on va pas pouvoir vous la remettre en ordre votre démocratie à la noix.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si le personnage est le même que dans l'épisode précédent, on ne retrouve pas ce côté romantique dans le récit, on le sent engagé dans une lutte vengeresse.

On le sent braqué contre le système

Ropib a dit…

La suite dans le prochain épisode. :)

Hohoooo... tiens, je me rends compte que je ne peux même pas te répondre de manière satisfaisante.