19 avril 2007

Traces

Je suis tombé par hasard sur ce texte... il me semble âgé de quelques années et franchement je me demande ce que j'ai bien pu vouloir dire. Ça me semble compliqué mais certaines clés sont évidentes, d'autres sont constituées d'erreurs manifestes.

C’est devant l’Al Zerg en 15__, s’il faut en croire le passage de l’Intégrédère de Sir Arth Hallicarn of Boerbath dévolu à la retraite des derniers maures, que Saïd al Sharif adressa à ses haschischas cette célèbre formule : « Le temps est venu pour nous de se diriger vers l’orient. »

J’ai retrouvé hier et par hasard, lors de mes vacations linguistiques beaujolaises trimestrielles, une pierre des Bepromites dans le cours de la rivière rouge qui coule en face du château de notre famille. En effet, trois pierres comportant des traces de sabots de cheval avaient été trouvées dans la région au début des années 40 par le professeur Alfred de Burgiñol et personne n’avait supposé l’idée d’une quatrième.

Pendant les années 50 une série de travaux dirigés par ce dernier démontrèrent que ces chevaux devaient être d’un poids tout à fait remarquable, environ une tonne, malgré l’écartement des traces signifiant des dimensions hors normes. Par la suite la technique du carbone 14 a été utilisée pour dater des fragments biologiques incrustés dans la pierre et a démontré que l’animal devait être passé par là au début du 16ème siècle. Ayant lu, il va de soit, l’Intégrédère, de Burginol s’adressa à l’unique historien qui avait collaboré avec Hallicarn sur la retraite mauresque de 15__ : Evarist Welles. Welles expliqua à de Burginol qu’Al Sharif était en réalité trois hommes bien distincts et doués d’une force légendaire. Ces trois colosses avaient été payés par ??? pour débarrasser définitivement la France de la présence mauresque. Après avoir vaincu les derniers combattants qui ne voulurent pas se résigner à suivre leurs chefs partis depuis bien longtemps, les trois mercenaires furent étonnés par la ferveur des croyants musulmans, tandis que le monde chrétien, à leurs yeux, n’était plus que mourant. Et c’est donc vers le Coran, et non vers l’orient, qu’ils s’en allèrent. Écrasés qu’ils avaient été par la foi de l’Islam, de Burginol baptisa les pierres portant les traces de ce qu’il pensait être leurs chevaux « les chevaux de Saint Christophe ».

Cela m’avait semblé tout à fait étrange que le travail de Sir Arth Hallicarn of Boerbath pusse être mis en doute de cette manière. Mais je n’avais pu suivre toute cette histoire qu’avec plus de 30 ans de retard et je ne m’autorisait pas à porter de jugement sur telle ou telle étude. Pourtant ce matin je reçu un appel d’un ancien étudiant de Welles qui avait fait sa thèse justement sur le sujet qui m’intéresse et nous eûmes donc un entretien captivant. En effet je lui demandai tout d’abord pourquoi les pierres ne s’appelaient plus ’’chevaux de Saint Christophe’’ et les mots que j’entendis répondirent à toutes mes autres interrogations.

Welles, après avoir collaboré à l’œuvre colossale que représente l’Intégrédère sans plus de reconnaissance qu’un remerciement de l’auteur, avait repris ses études sur Al Sharif qui était bel et bien un unique personnage, un mercenaire au service du royaume de France. Ses paroles avaient été « Le temps est venu pour nous de se diriger vers le Coran. ». Pourtant la croyance qui s’était développée dans cette minuscule partie du beaujolais était bien éloignée, et cela peut se comprendre, de l’Islam.

La secte de l’Anceps.

J'imagine la scène avec une rivière rouge et un beau soleil de printemps, faisant fi du bruit des voitures alentour. J'ai l'impression étrange qu'il s'agit là d'une communication inter-temporelle comme si j'avais creusé dans l'espace temps pour écrire une lettre qui m'était dédiée dans le futur.

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