08 avril 2006

La critique

La critique dans la critique professionnelle est une illusion.
Ce serait une hérésie d’esquisser le concept d’union-synonyme chez l’individu, de la critique morale et, finalement, culturelle et la critique professionnelle. La critique à laquelle on se plie soi-même d’exécuter dans sa vie sociale, est un processus de renforcement de l’ego que l’on pourrait comparer à de l’interventionnisme dans un mécanisme de création artistique.
Notre métier se doit d’analyser avec circonspection sans avoir pour dessein de reproduire une parodie de justice, abstraction théorique en perpétuel paradoxe avec son image platonique. Il est aisé de saisir la portée de cette ambitieuse affirmation, qui celle-ci, une fois n’est pas coutume, semble pouvoir être mise en œuvre dans cet essai d’une nouvelle approche de notre profession.
Cette profonde réflexion peut être, en effet, appliquée, et dans une plus large mesure, à nos diverses disciplines qui jalonnent notre vie aussi bien professionnelle, politique que sociale, entachée d’une quantité de conservationnismes culturels paradoxaux et stériles.
Nous nous devons de rendre de ce que l’art est véritable, et non en l’occurrence de ce qu’il engendre un produit dont l’abstraction l’isole de tout procès. L’appareil économique à l’œuvre favorise une extension du processus d’auto gestion dans les grands espaces créationnistes de l’art, fragilisés par la précarité de nos sensibilités révoquées par les institutions avilissantes de notre société réactionnaire, et produit une ressource qui profite à un collectivisme collaborateur de mauvais aloi au regard de l’Histoire.

2 commentaires:

Ropib a dit…

Intéressant: quelle compétence est-elle nécessaire pour donner droit à la critique ?

Je dirais, un peu rapidement, que celui qui arrive à émettre une critique a été rendu capable par Dame Nature de cet acte spirituel...
Il est compétent de par le fait ; une qualité de démonstration qui brille de par la rareté de son caractère inattaquable.

Comment alors mesurer la pertinence d'une critique venant de la première personne venue qui n'aurait pas la compétence de faire aussi bien ? C'est le travail du critiqué...

Petite anecdote
Lorsque je m'adonnais encore au plaisir hédoniste d'une activité sportive périodique j'avais acquis une certaine compétence technique en la matière. Un observateur étant venu à l'improviste me voir évoluer il s'en est suivi une petite discussion technique, quémandeur que j'étais d'un avis extérieur en l'absence de coaching. L'observateur n'en étant pas il se retrouvait un peu gêné: pouvait-il positivement donner un avis, voir un avis négatif ? Mes encouragements l'aidant il a fini par s'exprimer, ma compétence permettant de filtrer, traduire et en retirer quelque chose de constructif.
J'en conclue qu'une critique peut tout à fait être pertinente sans être basée sur une compétence technique. La question se pose en fait lorsque le critiqué est incompétent.

Cadre de l'expression
Si celui qui s'exprime est bien maître de son expression, celui qui la reçoit est maître de sa réception. La réussite de la mise en place d'un dialogue entre les deux peut être un objectif mais pas nécessairement. Sartres pose la question de l'existence même d'une possibilité de dialogue en faisant de l'expression "il a rencontré son publique" une mesure commerciale (ou capitaliste, il faudrait relire Marx).
Toujours est-il que si l'anecdote précédente démontre qu'une critique peut être bonne à prendre sans que l'autre soit un pair, il s'avère que dans le domaine de l'expression (quelle qu'elle soit) l'interlocuteur, comme être sociable mais de toutes façons désigné comme cible implicite, est pleinement compétent.

POF.

Ropib a dit…

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