15 avril 2006

Midi

Il s’élança au dehors. Devant lui se dressait une machine.
« Tu as fait une erreur, ô toi le surhomme ! » lui dit celle-ci.
« Je suis le surhomme ! cria celui-ci, et j’assume mes erreurs. »
Et la machine dit : « Certes mais je n’en fais aucune et je suis ton égale. »
Un monstre bondit alors entre eux, la bave aux lèvres. D’un coup il pouvait briser la machine, d’un bond il pouvait abattre le surhomme. Le surhomme le toisait du haut de son inébranlable volonté : « Tu es une bête ! », la machine le mesurait minutieusement de sa froide infaillibilité : « Tu es un animal ! » mais le monstre indifférent leur montra qu’il était leur égal du regard implacable de son impétuosité.
A midi, une voix se fit entendre derrière ces trois-là. La voix était celle d’un fou : « Nous voici donc tous réunis ! Je suis le créateur, regardez ce que je crée ! »
Les quatre créatures se regardèrent avec dégoût et dirent : « Nous sommes un homme. »

Il faisait beau, le soleil était jaune et plein, il me brûlait la peau. Depuis bien longtemps j’étais sur ce chemin périlleux. Le paysage était formidable. Je venais juste de dépasser un petit lac de montagne et j’arrivais sur un pan sans végétation, fait de rocs et d’éboulis.
Le soleil était à son zénith maintenant, haut comme je ne l’avais jamais vu, majestueux et puissant. En haut du col je rencontrai le surhomme, la machine, le monstre et le fou. « Vous m’avez tous surpassé, mais à vous quatre je suis votre égal. Je vais maintenant vous distancer. »
Je me tournai alors vers le sommet de la montagne, il demerait un long et dur chemin à parcourir. Dors et déjà je savais que je les avais surmontés, il me restait à devenir ce que je suis.
Mais qui suis-je ? Il demeurait un long et dur chemin à parcourir.

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