18 juin 2006

Introduction

Allongé sur le canapé, arrosé par le reflet de mon whisky qui ne se lassait pas de remplir mon verre, je regardais l’horloge, marquant les secondes à la manière d’un phonographe dont le vinyle tournerait sans fin. Le cliquetis du pendule, entrecoupé par les bruits venant de la ruelle, me rappelait sans cesse à la réalité. Je me levai alors, soulevai le pan du rideau qui me séparait de la fenêtre et regardai les habitués du bar, éclairés par l’enseigne lumineuse qui supposait la présence d’un restaurant. Le soleil, déjà trop bas, ne manifestait sa présence que par la faible lueur violette que présentaient certains nuages, alors que les réverbères n’éclairaient pas encore le caniveau de leurs lumières verdâtres.

Le cri rauque du téléphone déchira d’un seul coup ce tableau, et je sentis au plus profond de mon être que cet instant finalement agréable m’avait quitté à jamais pour quelqu’un d’autre. Et bien que je ne réponde pas aux appels de la sonnerie, il m’était devenu irrattrapable.

0 commentaires: