Assis sur mon lit j'étais tranquillement penché sur mes chaussures pour faire mes lacets. J'entendais autour de moi les bruits de l'immeuble qui se réveillait, se préparait, partait au travail. Dehors les voitures défilaient à coups de klaxons et les camions de livraison terminaient leurs acheminements vers les différents petits commerces du quartier. Tout ce joyeux tintamarre me donnait le courage de sortir du confort de la brume de l'éveil.
Soudain je sentis une main légère et attentive passer dans mes cheveux et me décoiffer et un corps se mouvoir devant moi avec détermination. Je ne pu contrôler mon geste de recul sous l'emprise de la surprise et me retrouvai presque allongé sur mon lit. Je voyais alors s'éloigner une silhouette bien galbée, inarrêtable malgré une sensation d'incomplétude que ses manières parcimonieuses m'inspiraient. Restant un moment hébété je repris petit à petit le contrôle de moi-même, l'entendant s'exprimer dans la pièce d'à côté d'une voix douce et ferme dans des phrases concises, sans parvenir à en saisir la signification. Je me levai pour aller dans la cuisine. Je la vis occupée à des tâches ménagères dans le coin à gauche, sa chevelure brune se détachant du blanc de la pièce. Dans l'embrasure de la fenêtre, en contre-jour et embrassée de lumière, était assise une petite fille aux cheveux châtains devant un bol de céréales. Elle gigotait sur sa chaise. Je mis quelques secondes pour m'apercevoir qu'un sourire qui m'était destiné illuminait son visage. La femme se tourna et lui dit sur un ton affectueux "mange idiote". Elle vint ensuite vers moi, mis sa main sur ma poitrine et me fis un bisou sur les lèvres, me murmurant "elle est belle hein, il y a de quoi être fier(e)(s) non ?" Devant mon manque de réaction qu'elle prit pour de l'absence tandis que j'étais tout bonnement incrédule, elle me gratifia de manière inattendue d'un petit coup de son petit poing dans l'estomac, ajoutant à son calme apparent un côté explosif qui allait bien avec l'intensité émotionnelle qu'elle dégageait.
14 décembre 2006
Un matin
Libellés : onirique
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