Ce qu'il y a eu de plus frappant lors de l'exposition universelle de 2001 dans la capitale midienne, dans le quartier Clair, c'est le concept de cité-musicale. Si l'effet rendu au pavillon Tout-court était particulièrement soigné avec un dispositif harmonique architecturé en tubes effilés en colimasson, on peut remarquer que ce thème a été pris en compte assez fidèlement par tous. Ainsi les divers bâtiments qui habitent aujourd'hui principalement des bureaux, mais aussi l'urbanisme qui a continué de coloniser cette partie de Tlön, ont suivi très rigoureusement le cahier des charges et vibrent suivant des fréquences particulières en permettant une organisation de la réverbération pour générer des sons, des bruits, sous le forme de notes musicales.
Largement atténuée le plus souvent, toujours changeante, cette "musique" habille gracieusement ce quartier a l'ambiance pourtant très botanique par ailleurs. Elle réussi a ne pas trop mobiliser l'attention du passant ou de l'individu qui y travaille, proposant peut-être cette musique idéale dont parlait Coltrane et tutoyée de manière peu ordinaire par Adams, sauf évidemment dans la rue E. Fischer ou une ambiance acid-jazz langoureuse se fait très prégnante et dans laquelle se masse désormais les artistes hipe dans des happenings mémorables et lors d'expositions mouvementées mais plus généralement dans des bars lounge kitsch «tellement Ø's» pour y boire le rhum-banane-absynthe classique de ce cote la de la ville.
Dans toute la ville depuis ici un service de transport en commun propre, qui utilise au maximum le relief particulier comme les autres conditions naturelles, se développe désormais pour réagir littéralement a ces stimuli extérieurs et s'adapter au mieux a l'ambiance chromatique traversée en donnant un lien auditif souvent bienvenu au chaos quotidien. C'est bien sur ce concept d'Ambient-Manifesto qui a fait tout le succès de CareBus et a permis un développement économique rapide et un urbanisme pertinent et pérenne de Clair au milieu d'une région autrefois si peu fréquentée par les habitants de Tlön, comme un reste de noman's-land stérile entre l'ancienne ville et le nouveau centre politique d'Archangellus. Peut-être est-ce finalement cette modification sensible du barycentre vécu de Tlön qui a permis l'achèvement du Point et la cohésion d'une ville circulaire plutôt qu'une tombée en ruines même inspiratrices pour des poètes romantiques.
20 juin 2007
Avalon: Tlön (4)
Libellés : architecture, fiction, onirique
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