03 août 2008

Sérendipité et autres

La sérendipité est un mot à la mode.
Il suffit de regarder sa fiche dans wikipedia pour s'en persuader. Rapidement il s'agit d'une
Faculté à reconnaître dans un évènement imprévu un intérêt plus important que l'objectif initialement cherché
Cette qualité s'avère utile dans tout ce qui touche à l'innovation mais d'un point de vue personnel c'est aussi ce qui permet la rencontre et l'instauration d'une relation (j'ai parlé dans ce blog de prospective utilitariste, les deux notions sont voisines mais pas équivalentes). Faisons-nous donc de cette mode, plutôt anglo-saxonne d'ailleurs, notre parti.
Pour des raisons de prospective cognitive en vue d'élaborer un prochain article je cherche un antonyme à la sérendipité. Certes William Boyd... j'ai lu quelque chose de lui un jour mais quoi ? je crois que je l'ai dans ma bibliothèque, je reviens... ah non c'était TC Boyle. William Boyd, donc, invente la zemblanité. Ce mot ayant pour définition
Faculté de faire exprès des découvertes attendues mais malheureuses et malchanceuses
Cette définition ne me plaît guère car elle n'est pas tout à fait contraire. Comme le figure joliment Isaac Asimov dans le cycle Fondation, l'opposé de ce qui se trouve à la périphérie d'une sphère ne se trouve pas nécessairement sur la périphérie opposée de celle-ci mais plus logiquement en son centre.
Partons de la définition cible: nous verrons si nous trouverons plus tard les ressources pour inventer une dénomination. Je propose donc:
Monomanie du commandement à l'ignorance de ce qui n'est pas mécanisé
Evidemment les plus attentifs pensent tout de suite à sarkozité, ubuesquité... mais ça ne marche pas parce que les personnages pris pour modèles, comme Serendip, sont légers et finalement sympathiques. En revanche ces termes sont intéressants parce qu'ils se construisent tous deux contre tout phénomène culturel (à l'inverse de quelque chose de plus lourd comme le nazisme qui ferait une sorte de goebbelité)... stop! Tout de suite arrêtons sur cette voie de l'intérêt: il ne s'agit pas de "se construire contre" mais de "se construire dans l'ignorance".
Le Dr Watson est guère commandant et un peu trop humain pour qu'on le désigne comme opposant à la sérendipité même s'il en est (quand on y regarde de près) très proche au contraire de Holmes qui est sérendipiteux dans un monde dépeint comme ne l'étant pas. Lestrade serait plus intéressant. Gardons en tête la lestradité.
Je pense que le héros à étudier est nécessairement moderne... je reviendrai là-dessus plus tard.

Ah ben je m'aperçois surtout que je me suis trompé... Serendip n'est pas un personnage mais un lieu. Bon alors le lieu opposé ne peut pas être la Comté de Tolkien parce que les hobbits ne sont pas commandant (même si après avoir lu le Seigneur des anneaux je me dis que Sauron ne peut être qu'un hobbit). Bon, très bien. On a tendance à opposer les shadoks à la sérendipité parce que leurs inventions ne marchent pas mais, voir ci-dessus, il n'est pas question de savoir si ça marche ou pas. Ainsi les gibis sont bien plus éloignés de la serendipité que les shadoks à mon avis.
Alors voilà: Gibité

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